Will Smith dans la peau du dernier homme sur Terre, cela sonne un peu comme l’ultime fantasme féminin. Pourtant le pitch de « Je Suis une Légende » lorgne plus du côté de « 28 jours plus tard » avec son lot de mutants pas ragoûtants. Tout de suite, c’est moins sexy. En adaptant le best-seller de Richard Matheson, le réalisateur de Constantine livre un thriller post-apocalyptique efficace, porté par un Prince de Bel-Air au sommet de sa forme. En 2012, Londres n’accueillera pas les Jeux Olympiques puisque la ville, comme le reste de la planète aura été décimée par un virus mortel. Dans un New York désert, Will Smith est le dernier survivant et tente de trouver un remède pour soigner les Infectés, devenus d’ignobles mutants albinos mangeurs de chair humaine. L’acteur est d’ailleurs plus que convaincant, interprétant tout en sobriété un homme dont la solitude finit par peser et à rendre un peu fou. Heureusement, il est accompagné de son chien, un acteur à part entière tant l’animal arrive à être expressif face à Will Smith. Les dresseurs méritent un coup de chapeau. Dès les premières minutes, nous sommes plongé dans une ambiance pesante, glauque, dans une ville vidée de toute vie humaine, grâce aux fabuleux décors que l’on doit au chef opérateur du Seigneur des Anneaux. La vision du pont de Brooklyn en ruines fait son effet, de même pour celle de Times Square sur laquelle la nature semble avoir repris ses droits.
Côté action, les deux premiers tiers du film sont diablement efficaces et proposent leur lot de scènes à adrénaline, notamment les terrifiantes qui impliquent les Infectés. Caméra à l’épaule, on ne peut être plus prêt des aléas du héros. Le scénario réserve son lot de surprises bienvenues dans un film hollywoodien. Hélas, la dernière partie du film perd en intensité avec un évènement mal amené et qui plombe le rythme général. Les effets spéciaux sont d’honnête facture sans révolutionner le domaine, les Infectés (crées en employant la performance capture récemment vue dans Beowulf) sont effrayants dans la pénombre mais perdent de leur pouvoir horrifique une fois la surprise passée. Au final, le film ne rentrera peut-être pas dans la « légende », mais délivre un divertissement efficace et supérieur aux deux précédentes tentatives d’adaptation avec Charleton Heston et Vincent Price. Dans les salles le 19 Décembre.