A quelques jours du trentième anniversaire de sa mort, Nowhere Boy est un très bel hommage aux jeunes années de John Lennon, très bien mis en scène et bénéficiant d'une reconstitution historique discrète mais efficace. Sam Taylor-Wood, qui fait ses débuts de réalisatrice, met à profit son œil de photographe et livre des jolis plans étudiés et des belles trouvailles de mise en scène. A l'image de la séquence où Lennon apprivoise son banjo, semblant seul au monde alors que le décor et son entourage défile en vitesse accélérée. Nowhere Boy, c'est surtout des performances d'acteurs de qualité, à commencer par celle d'Aaron Johnson. La révélation de Kick-Ass confirme son talent et est flamboyant dans la peau de la légende, dont il s'approprie le personnage sans jamais tomber dans la caricature et les artifices physiques. La justesse et l'intensité de son jeu suffisent à faire de son interprétation l'une des plus marquantes de l'année.
Deux femmes se partageaient la vie du prodige, sa tante Mimi, aimante mais stricte et froide, et sa mère biologique Julia dont la vie trop rock'n roll lui a fait perdre son fils. Elle se rattrapera plus tard en lui faisant découvrir Elvis Prestley et en lui achetant sa première guitare. Elles sont respectivement incarnées par Kristin Scott Thomas, épatante et dans l'un de ces meilleurs rôles, et Anne-Marie Duff à la palette d'émotions impressionnante. Nowhere Boy est un biopic réussi, esthétiquement emballant, et qui met en lumière des interprétations incroyables de la part de ses comédiens. A voir absolument!