Gleek or not gleek ? Quand il s'agit du phénomène Glee, il y a les fervents défenseurs et les opposants qui le conspue. Pour ma part, je fais partie de la première catégorie. Car si au premier abord, la série du créateur de Ryan Murrphy fait penser à un énième ersatz d' High School Musical, elle offre bien plus. L'histoire de ces têtes de turc du lycée qui se retrouvent dans un club de chant (un Glee club) pour partager leur passion, est au premier abord déjà vu. Mais la galerie de personnages attachants et hauts en couleurs offre des intrigues abordant des thèmes profonds et auxquels le public peut s'attacher aisément. En vrac: l'acceptation de soi, les complexes physiques, le handicap, le coming-out, la popularité à l'école, la grossesse prématurée, la fertilité, l'adultère, etc... Bref, des sujets qui préoccupent les adolescents et les plus grands de nos jours. Et le tout est traité par le créateur de Nip/Tuck avec une maîtrise géniale et un ton pas du tout cul cul (malgré ce qu'en disent les détracteurs), qui donne des scènes fulgurantes d'émotions (je pense à celle du père de Kurt défendant son fils entre autre).
La musique et les chansons que reprennent les comédiens pendant les épisodes sont évidemment la force de Glee. A la manière du Moulin Rouge de Baz Lhurmann, les mélodies sont entonnés dans des versions remaniées pour la série et exprime les sentiments des personnages à travers des tableaux dansés et chantés. On ne peut pas faire plus éclectique comme répertoire: la série reprend aussi bien Lady Gaga que Kiss, Madonna que Bonnie Tyler en passant par Queen, Journey, Aerosmith ou encore les comédies musicales de Broadway (des plus connues au plus anecdotiques). Et de ce côté là, on ne peut pas négliger le rôle éducateur de la série sur son jeune public. Après chaque épisode, les fans se ruent sur la bande originale et redécouvrent les chansons originales via Itunes. Qui aurait cru que les chansons du décalé Rock Horror Picture Show puissent un jour connaître un tel engouement?
Le casting réunit une troupe de jeunes comédiens talentueux et surtout très charismatiques. Sortent du lot: la jeune Lea Michele, qui a commencé à Broadway dans la comédie musicale Spring Awakening, possède une voix magnifique et joue la jeune diva avec brio, tandis qu'Amber Riley insuffle une énergie presque incontrôlable à son personnage de Mercedes, la black enrobée à la voix puissante. Chris Colfer incarne Kurt, le jeune gay qui se cherche et s'épanouira à travers la chorale. Il n'a pas à rougir face à ses camarades avec sa voix étonnante et ses interprétations extravagantes mais aussi très touchantes dans la comédie. Et que serait Glee sans les vannes assassines de Sue Sylvester, qu'interprète la géniale Jane Lynch? Un personnage incontournable qu'on adore détester.
La série a entamé sa deuxième saison en septembre dernier aux USA, après une tournée durant laquelle la troupe a parcouru les grandes villes américaines, donnant des concerts à guichets fermés. Les bandes originales s'arrachent et les téléchargements Itunes battent des records. La Fox qui produit la série se frottent les mains et les célébrités multiplient les déclarations dans la presse pour apparaître en guest-star dans la série. Si les épisodes sont je l'avoue parfois inégaux, notamment aux début de la saison 2, l'ensemble demeure un excellent divertissement que je prend plaisir à regarder. Si vous n'avez pas encore céder, ne boudez pas votre plaisir à succomber au charme irrésistible de Glee.