Si le premier film avait donné un grand coup de pied dans le genre horrifique et lancé la mode des slasher movies, on avait laissé la franchise Scream pour morte à la fin de la grosse farce qu'était le troisième volet. Dix ans après, l'équipe originale est enfin réunie: Wes Craven derrière la caméra, le trio Campbell, Cox et Arquette devant, et surtout Kevin Williamson au scénario (son absence au générique de Scream 3 s'était fait fortement sentir). Dix années pendant lesquelles le cinéma d'épouvante n'a eu de cesse d'évoluer, pour le meilleur ou pour le pire selon les goûts, avec les torture porns à la Saw ou encore les concepts de frayeurs high-tech tels que Paranormal Activity ou REC. Et le scénario de Williamson prend en compte tous ces facteurs et les intègre habilement aux ingrédients qui ont fait le succès du film original.
L'incontournable scène d'ouverture est d'ailleurs diablement efficace en plus d'être terriblement drôle et surprenant. Une mise en abîmes enthousiasmante qui nous remet dans l'ambiance. Il est plaisant de retourner dans les décors familiers de Woodsboro, d'entendre les notes de musique caractéristiques de la saga et de retrouver les visages connues de Sidney, Gale et Dewey. Probablement dans les rôles les plus importants de leurs carrières, Neve Campbell et David Arquette semblent toujours prendre autant de plaisir à subir les attaques de Ghostface, sans pour autant gagner en charisme. Courtney Cox quant à elle, reste toujours irrésistible de cynisme dans la peau d'une journaliste frustrée d'avoir du décrocher du micro par amour. La nouvelle génération introduite ici par le personnage de Jill, cousine de Sidney incarnée par Emma Roberts (oui, la nièce de Julia), n'a pas à pâlir face aux anciens, à commencer par Hayden Pannetière (Heroes) délicieusement incisive. Une galerie d'acteurs de séries télévisées et des caméos savoureux complètent ce tableau.
Du côté de la mise en scène, Wes Craven semble avoir retrouvé le panache d'antan et délivre des séquences plus viscérales et plus gores. On pourrait même penser qu'il en fait un peu trop parfois, la liste des victimes étant exagérément longue. Contrairement à Scream 3 et dans la lignée des premiers épisodes, les scènes d'horreur sont plus soigneusement étudiées, utilisant les nouvelles technologies qui ont envahis notre quotidien, et offrent des moments marquants dont on se souviendra en sortant de la salle. Ajoutez à cela des dialogues souvent savoureux abordant des thèmes modernes comme la recherche de la célébrité via les réseaux sociaux (« I don't need friends, I need fans! ») et vous obtenez un retour en bonne et due forme dont les créateurs n'ont vraiment pas à rougir.
Sortie en Salles: 13.04.2011