Personne ne l’attendait vraiment, mais pourtant Hollywood l’a fait. Tout le monde pensait la franchise de La Momie définitivement enterrée après l’insipide Roi Scorpion, c’était sans compter sur les producteurs qui laissent cette fois les pyramides en Egypte pour se consacrer aux bandelettes asiatiques. On prend donc tous les mêmes (ou presque) et on recommence, et le résultat est à la hauteur des espérances, c’est à dire pas bien hautes. Mais ne boudons pas notre plaisir, la Momie III offre un divertissement estival efficace et sans temps morts. Le scénario est très léger : Rick et Evy sortent de leur retraite quand leur fils déterre le tombeau d’un empereur chinois, dont le réveil menacerait l’Humanité toute entière. Avec un tel pitch propice au délires asiatiques en tout genre, le réalisateur Rob Cohen, pas habitué à faire dans la dentelle (xXx, Cœur de Dragon) n’a pas lésiné sur les effets visuels et s’offre une ménagerie diverse et variée. Tous les clichés chinois sont au rendez-vous : ninjas, feux d'artifices, Nouvel An Chinois, kung-fu, dragons à trois têtes et même des Yétis rugbymen ! Les scènes d’action s’enchaînent à toute allure et sont pour la plupart convaincantes (la course poursuite dans les rues de Shangaï, l’avalanche…). On regrettera une caméra parkinsonienne peu maîtrisée qui donne mal à la tête.
Un Brendan Fraser en forme et cabotin endosse à nouveau le rôle de Rick O’Connell et prend visiblement du plaisir à affronter les momies de terre cuite, en la compagnie de Maria Bello, qui remplace Rachel Weisz. La première partie du film les présentant à la retraite et nostalgique est très réussie par ailleurs. L’acteur jouant le fils est à peine moins âgé que ses parents et est anti-charismatique au possible. Côté asian stars inévitables quand Hollywood aborde la culture chinoise, Jet Li et Michelle Yeoh se retrouvent respectivement dans le rôle de l’Empereur Dragon et de son ennemie jurée qui rêve de vengeance. Dommage que leur affrontement prometteur ne soit réduit qu’à quelques secondes de combat. Dans la lignée des précédents volets, cette Momie offre un cocktail naïf d’humour un peu lourdingue (les répliques tombent souvent à plat), de grand spectacle (les effets spéciaux sont tout de même réussis) et d’un brin de gore (à l’image de l’écartèlement suggéré). Loin d’être abouti, le film reste un divertissement à prendre au second degré et qui peut vous faire passer un agréable moment dans les salles obscures… en attendant The Dark Knight la semaine prochaine !