La semaine dernière, j’ai pu assisté à une projection du film There Will Be Blood. Pour vous situer, c’est le nouveau film de Paul Thomas Anderson, soit l’uns des cinéastes américaines les plus virtuoses de notre époque et dont je suis complètement fan depuis Magnolia. Mais en plus, le film repose sur l’acteur le plus talentueux de ces dernières années et qui se fait désirer : Daniel Day Lewis. On ne l’avait pas vu depuis son rôle énorme du Boucher dans Gangs of New York de Scorcese. J’étais déjà extatique à l’idée de voir le film en avant-première ( j’ai adoré au passage, la critique bientôt sur le blog !) mais lorsqu’on m’a proposé d’accompagner une collègue pour couvrir la journée presse de mardi, j’étais sur un nuage, fait d’excitation et de stress aussi un peu.
Le matin, j’avais rendez-vous au Bristol (superbe hôtel au passage), pour interviewer Paul Dano. C’est le jeune acteur qui tient tête à Day Lewis dans le film, et qu’on a vu dans Little Miss Sunshine dans le rôle de l’ado muet. Cela s’est très bien passé, j’ai eu le temps de poser toutes mes questions malgré le temps chronométré (7 minutes et pas une de plus). Hélas, Daniel Day Lewis ne donnait d’entrevue que pour la télévision et le réalisateur n’en faisait tout simplement pas. Et oui, les génies sont pas du genre enthousiastes pour la promotion.
A 15h, je rejoins ma collègue Aurélie pour la conférence de presse dans un salon de l’hôtel. On se place au premier rang après avoir juté une orange pressée. Trente minutes plus tard et après que tous les médias se soient installés (Evene.fr était là avec leur bébé caméra J ), l’équipe du film arrive. Intérieurement, je jubile de voir Daniel Day Lewis et P.T Anderson d’aussi prêt. C’est une chance rare. J’ai l’honneur de poser la première question de la conférence à l’acteur, à propos de ses multiples récompenses et ce qu’elles représentent pour lui. Ensuite, j’en ai profité pour faire quelques photos, qui illustrent ce billet. Il faut dire que le réalisateur n’est pas du genre bavard et que le fait d’attendre que l’interprète traduisent les questions et réponses, cela plombe un peu le rythme. Si bien que Paul Dano s’endormait presque.
Le soir enfin, j’allais faire mon premier tapis rouge au micro. Ma mission était de poser des questions en priorité à Daniel Day Lewis, et ça allait s’avérer difficile. Son attachée de presse nous disant qu’il ne s’arrêterait pas longtemps. En fait, nous étions un peu parqué par média le long du tapis rouge, qui était jaune en passant. On partageait notre espace avec 50 Minutes Inside de TF1 qui était représenté par un ancien des Queers Experts dans le Vent, le plus moche qui ressemble à Richard Gottainer pour ceux qui visualisent. Un vrai c*n. A l’arrivée du comédien, il s’est précipité pour lui faire la bise (" I Kiss all the stars " dans le genre tapette volante il fait fort !), premier manque de respect, et n’ayant pas vu le film, lui a posé des questions totalement H.S. D’ailleurs l’acteur avait l’air blasé. Sous l’impulsion de ma collègue, je lui coupe la parole pour poser mes questions en poussant son micro ailleurs. Il refera pareil avec Paul Dano, à qui il posera une question indiscrète (" Do you have a love affair ? ") et totalement débile. Je ne sais pas si il lui a répondu. En tout cas, après leur passage, il a été le mouton noir des journalistes. Plus personne n’en veut comme voisin pour les prochains. Bref, ça aura été une journée enrichissante où j’ai pas mal appris sur comment appréhender ce petit monde, et surtout où j’aurais pu approché et posé une question à des monstres du cinéma ! Je vais me revisionner Magnolia en DVD pour la peine.