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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 00:01

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Après une incursion dans le western contemporain avec No Country For Old Men, les frères Coen reviennent aux racines du genre en adaptant le livre de Charles Portis, True Grit. Les cinéastes nous ramènent en 1880, à l'époque où les frontières n'étaient pas encore totalement explorées et les paysages hypnotiques, où l'on croisait des cowboys hors-la-loi, des chasseurs de prime et des indiens, et où les histoires de vengeance et d'honneur prévalaient. Bref, les ingrédients pour un vrai western pur et dur comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Contrairement au film de 1969 , Cent Dollars pour Un Shériff, avec John Wayne, True Grit se focalise sur le parcours de la jeune Mattie, dont le père a été lâchement assassiné par un bandit. Du haut de ses 14 ans, elle ira embaucher un Marshall alcoolique mais diablement charismatique, et un Texas Ranger bavard pour accomplir sa vengeance.

 

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La jeune Hailee Steinfield, dont c'est le premier rôle, est remarquable de maturité et de justesse dans son interprétation. Elle parvient à faire face aux grosses pointures qui partagent l'affiche avec elle (Sa négociation musclée avec un éleveur de chevaux est un exemple parmi d'autres) tout en réussissant à conserver juste ce qu'il faut de l'innocence de son jeune personnage. A ses côtés, Jeff Bridges est brillant dans le rôle du mercenaire à la gâchette facile et à la bonne descente (au saloon). Il manie les émotions comme personne, fissurant graduellement la carapace du bougre sans cœur pour laisser apparaître la tendresse pour sa camarade de route. L'alchimie entres les deux acteurs est magique et culmine dans les dernières scènes où il va se dépasser pour tenter de sauver la vie de sa protégée. Matt Damon rejoint la famille Coen avec brio, moustachu et accent texan à la clé, il fait un Texas Ranger attachant malgré la brutalité de ses premières apparitions. Le reste de la distribution, comme dans tout bon Coen et tout bon western, possède des vraies gueules de cinéma à l'instar de Barry Pepper dans la peau du malfrat Lucky Ned ou de Josh Brolin en bandit un brin simplet mais menaçant.

 

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Porté par une bande originale épique et flamboyante de Carter Burwell, le film délivre des scènes de bravoure enlevées comme la traversée de la rivière par Mattie ou encore le face à face final à la liite du biblique entre Rooster et trois ennemis, et des moments plus posés qui parviennent à installer les émotions entres les personnages. Visuellement, c'est magnifique. Outre les paysages sauvagement beaux et poétiques à la fois, les frères Coen n'ont pas leur pareil pour composer un plan de toute beauté. Un exemple, la première apparition de Rooster au tribunal, sur son siège baigné des rayons du soleil qui traverse la fenêtre derrière lui, juste sublime. Ajoutez à cela des dialogues impeccables qui peuvent parfois tirer en longueur, et vous avez là un western qui n'a pas à rougir avec les classiques du genre. Un voyage dans l'Ouest américain qu'il serait dommage de refuser en si bonne compagnie.

 

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Sortie en salles: 23.02.2011

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 14:00

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Énième relecture du classique de Shakespeare, Gnoméo & Juliette est un film d'animation sympathique mais qui ne peut rivaliser avec la concurrence faute à un manque d'originalité et de maîtrise. Distribué par Disney mais réalisé par les studios de Rocket Pictures créés par Elton John et son compagnon David Furnish, le film propose donc de revisiter l'histoire d'amour impossible de Roméo & Juliette, en remplaçant les protagonistes par des nains de jardins (et qui rappelle la publicité pour le chewing-gum réalisée par Tim Burton). Une histoire vue et revue mais dont les créateurs ont bien conscience puisqu'il propose une introduction drôle et pleine d'auto-dérision. Le graphisme est plutôt agréable avec ses couleurs chatoyantes, ses décors urbains et de jardins bien rendus et un usage malicieux de la 3D. Côté humour, le film enchaîne des gags originaux qui font souvent mouche (s'adressant souvent au public adulte) et les moins inspirés (il faudra dire aux créateurs que la parodie du ralenti de Matrix est ringard depuis longtemps).

 

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Si les personnages peuvent se targuer d'un casting vocal de première classe (James McAvoy et Emily Blunt dans les rôles principaux) à défaut d'avoir du charisme et d'être attachants, le design est de plus des plus conventionnels et pas très inspirés. Le rythme du film est souvent plombé par des interminables scènes de dialogues et les tentatives d'émotion (l'histoire du flamand rose par exemple), tombent à plat (on est loin des séquences de Là-Haut ou Toy Story 3). Restent des scènes réussies à l'instar de la rencontre romantique visuellement jolie et accompagnée par  Hello Hello, une chanson interprétée par Elton John et Lady Gaga. La bande originale de James Newton Howard reprend d'ailleurs plusieurs tubes du maître de la pop british en instrumental comme Your Song ou encore Don't Go Breaking My Heart. Au final, on est très loin de la magie d'un vrai classique Disney ou du génie des productions Pixar. Gnoméo & Juliette ne casse donc pas des briques mais ce n'est pas nain-porte-quoi non plus puisque le film devrait faire le bonheur des petits gnomes de moins de sept ans.

 

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Sortie en France: 16.02.2011

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 09:05

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En 1982, Tron révolutionnait l'industrie cinématographique et des effets spéciaux, connaissant un succès honnête mais gagnant au fil des années un statut de culte indéniable. Vingt-huit années et une myriades de nouvelles technologies plus tard, Disney décide de redonner un coup de fouet à la franchise avec Tron: L'Héritage, fort d'une campagne marketing gigantesque qui a fait monter la sauce depuis plus de deux ans. Et au final, le pari est plutôt réussi. Cette fois, nous suivons Sam Flynn qui tente de percer le mystère de la disparition de son père, Kevin Flynn, et se retrouve à son tour plongé dans le monde cybernétique imaginé par son paternel.

 

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Soyons clairs, Tron: L'Héritage est une grosse claque visuelle et sonore époustouflante. On embarque pour un voyage visuellement très beau, avec un design futuriste épuré et apocalyptique, parsemé de scènes dantesques et irréelles. Les séquences cultes du film original subissent ici un lifting saisissant à l'aide des technologies de pointes des magiciens des effets spéciaux: la course de motos, les combats de disques... Des trouvailles originales sont également mises à contribution, comme l'inversion de la gravité durant un combat. Quelques fautes de goûts dénotent néanmoins, comme cet usage du ralenti dix ans après Matrix, l'effet n'est plus aussi révolutionnaire. Enfin, la seule grosse déception technique sera le double numérique et rajeuni de Jeff Bridges qui n'est pas des plus convaincants. On a l'impression de voir un personnage du Polar Express déambuler parmi les vrais acteurs (la technologie était mieux utilisée dans Benjamin Button). Pour la version 3D, le spectateur en aura définitivement pour son argent et elle achève de nous en mettre plein la vue.

 

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Avec Tron: L'Héritage, on en prend donc plein les yeux, mais les oreilles ne sont pas en reste grâce à la bande originale fantastique composé par Daft Punk. Epique et enlevée, elle souligne l'action des scènes de bravoure avec brio, à l'image de la baston dans la discothèque où les prouesses visuelles sont décuplées par la force de la musique. Le point fort du film n'est indéniablement pas le jeu de ses acteurs. Hormis Jeff Bridges toujours aussi classe, le reste de la distribution fait plus de la figuration et a du mal à s'affirmer face à la débauche d'effets spéciaux. Garrett Hedlund et Olivia Wilde ont tous les deux de bien jolis visages, mais ne brillent pas par leur interprétation, quant à Michael Sheen, il surjoue dans un ersatz de David Bowie surexcité. On pardonne facilement les faiblesses d'un scénario à la fois trop simpliste pour les initiés et trop fouillis pour les profanes, pour se laisser emporter par cette expérience fascinante de cinéma qui titille nos mirettes et nos tympans avec une insolence désarmante.

 

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Sortie dans les salles: 09.02.2011

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 19:53

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Quand le poète délirant d'Eternal Sunshine of A Spotless Mind s'attaque au superhéros, il adapte la série du Frelon Vert (connue pour avoir compté Bruce Lee au casting) avec un pro de la comédie U.S dans un rôle presque à contre-emploi. Après des longues années de développement périlleux, c'est donc à Michel Gondry qu'a écopé la réalisation de ce blockbuster. Un choix original et plutôt pertinent au vu du résultat qui sans être révolutionnaire, mêle habilement rires et action. Seth Rogen, spécialisé dans les comédies made in Jude Apatow (En Cloque Mode d'Emploi, Délire Express...), est producteur et interprète également le rôle principal de Britt Reid, fêtard invétéré qui se retrouve à la tête de l'empire de son père lorsque celui-ci meurt dans des circonstances suspectes. Rapidement, il décide de devenir un justicier masqué, aidé de son chauffeur et partenaire Kato, expert en arts martiaux, mécanique et cappuccinos, incarné par la star coréenne Jay Chou.

 

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L'alchimie entres les deux acolytes est un point fort du film, que ce soit pour se balancer des vannes ou pour se serrer les coudes, le duo fonctionne très fort. Cameron Diaz n'est pas très présente mais remplit son contrat de façon honnête, quant à Christoph Waltz (l'exceptionnel colonel Landa d'Inglorious Basterds), il fait un bad guy des plus convaincant. Côté mise en scène, elle demeure assez classique même si on reconnaît la touche Gondry dans certaines trouvailles assez géniales, comme l'usage du split screen à un moment, ou la façon originale de filmer Kato en découdre. On dénote quelques longueurs dans la dernière demi-heure et l'usage de la 3D est purement gadget et n'apporte rien au long-métrage. A l'arrivée, The Green Hornet est une bonne surprise très plaisante qui, sans révolutionner le genre, établit les bases d'une franchise prometteuse.

 

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Actuellement dans les salles

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 17:52

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Colin Firth est un acteur qui n'a plus à prouver son talent. Le comédien britannique a endossé des dizaines de rôles différents, de la comédie romantique en passant par le musical sans oublier les drames, la plupart du temps avec brio. Cette année, le réalisateur Tom Hooper a fait appel à lui pour incarner le Prince George dans Le Discours d'un Roi. Atteint de bégaiement depuis sa plus tendre enfance dorée, Bertie pour les intimes devra faire appel à orthophoniste australien lorsque son frère abdique de ses fonctions de roi à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Adapté d'une pièce de théâtre, le film trouve évidemment sa force dans le talent et l'alchimie de ses deux comédiens. Colin Firth est exceptionnel dans son interprétation d'un roi malgré lui, luttant contre son bégaiement pour pouvoir remplacer son monarque de frère et doutant de son utilité face au peuple. Il délivre une performance à la fois subtile, intense et émouvante, et surtout sans caricatures.

 

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A ses côtés, un irrésistible Geoffrey Rush joue un acteur australien raté qui rêve de Shakespeare mais qui s'improvise orthophoniste royal. L'alchimie entres les deux comédiens était primordiale et est des plus convaincante. L'amitié qui lie les deux hommes est crédible et surtout touchante. A noter l'honnête prestation d'Helena Bonham Carter dans le rôle de la Reine Elizabeth. Les dialogues sont finement écrits, proposant des échanges à la fois intenses et justes entres les personnages. La réalisation de Tom Hooper est simple, sans artifice, qui permet de se concentrer sur les interprétations des comédiens. Le film peut toutefois se targuer d'une belle reconstitution d'époque grâce à des costumes et des décors de qualité. Même si quelques scènes tirent en longueur, Le Discours d'un Roi reste une très belle histoire, celle d'un homme qui cherche sa voix.

 

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Sortie en France: 02.02.2011

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 17:08

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Très attendu, le dernier film de Darren Aronofsky était projeté la semaine dernière pour un public cinéphile avide de découvrir Black Swan en avant-première. Se déroulant dans l'univers impitoyable et compétitif d'une compagnie de danse classique à New York, le film suit la jeune et émotive Nina (Natalie Portman) qui va se retrouver en haut de l'affiche d'une nouvelle mise en scène du Lac des Cygnes, après que le directeur incarné par Vincent Cassel ait décidé à rajeunir la vedette. Un rôle bipolaire qu'elle ne maîtrise qu'à moitié, elle devra se dépasser pour incarner le Cygne Noir plus séduisant et malin, mais jusqu'où peut-on pousser son corps et son âme pour la beauté de l'art?

 

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Black Swan est sans doute possible, le chef-d'œuvre d'Aranofsky. Le réalisateur est à l'apogée de son art. Il se focalise sur la brutalité d'un art qui semble si gracieux en apparences et le parallèle avec son précédent film sur la lutte (The Wrestler) est tracé. La danseuse étoile est tout aussi cassée que Mickey Rourke en catcheur, ses articulations craquent douloureusement, les pieds en sang font partie de son quotidien, les rituels d'habillement sont répétés inlassablement chaque jour. Le quotidien de Nina, qu'interprète une Natalie Portman habitée dans probablement son meilleur rôle, est glauque et la recherche de la perfection l'habite. Mêlant les genres et les codes du cinéma, le réalisateur livre un film psychotique et horrifique diablement efficace et déstabilisant.

 

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La caméra est virtuose et filme les scènes de danse au plus près des acteurs, ce qui sublime encore plus la performance et rend la séquence plus intense que jamais. Le son est claustrophobe et viscéral, mettant l'accent sur les douleurs physiques et les respirations de l'actrice, quant à la musique de Tchaïkovsky remanié par le compositeur, elle accompagne les scènes avec intensité. Black Swan est un film majeur, une expérience de presque tous les sens qui ne laissera aucun spectateur indifférent. Un chef-d'œuvre.

 

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Sortie française: 9 février 2011

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 13:54

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A quelques jours du trentième anniversaire de sa mort, Nowhere Boy est un très bel hommage aux jeunes années de John Lennon, très bien mis en scène et bénéficiant d'une reconstitution historique discrète mais efficace. Sam Taylor-Wood, qui fait ses débuts de réalisatrice, met à profit son œil de photographe et livre des jolis plans étudiés et des belles trouvailles de mise en scène. A l'image de la séquence où Lennon apprivoise son banjo, semblant seul au monde alors que le décor et son entourage défile en vitesse accélérée. Nowhere Boy, c'est surtout des performances d'acteurs de qualité, à commencer par celle d'Aaron Johnson. La révélation de Kick-Ass confirme son talent et est flamboyant dans la peau de la légende, dont il s'approprie le personnage sans jamais tomber dans la caricature et les artifices physiques. La justesse et l'intensité de son jeu suffisent à faire de son interprétation l'une des plus marquantes de l'année.

 

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Deux femmes se partageaient la vie du prodige, sa tante Mimi, aimante mais stricte et froide, et sa mère biologique Julia dont la vie trop rock'n roll lui a fait perdre son fils. Elle se rattrapera plus tard en lui faisant découvrir Elvis Prestley et en lui achetant sa première guitare. Elles sont respectivement incarnées par Kristin Scott Thomas, épatante et dans l'un de ces meilleurs rôles, et Anne-Marie Duff à la palette d'émotions impressionnante. Nowhere Boy est un biopic réussi, esthétiquement emballant, et qui met en lumière des interprétations incroyables de la part de ses comédiens. A voir absolument!

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 18:32

 

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Après que Disney ait renoncé à la franchise après la déception du Prince Caspian en 2008, c'est la Fox qui s'est associé à Walden Media pour produire le troisième volet du Monde de Narnia: L'Odyssée du Passeur d'Aurore. Le réalisateur change aussi, exit Andrew Adamson et bienvenue à Michael Apted, et on ne peut pas dire que le changement soit brillant. Le charme du premier épisode est définitivement envolé. La réalisation est sans génie, les scènes de bravoure se succèdent sur un rythme répétitif et on se lasse vite de cette odyssée dans les océans du monde de Narnia. Les acteurs sont fades avec une mention particulière pour la petite Lucy qui alterne trois grimaces pendant deux heures. Ben Barnes a gagné un six poils sur le menton et autant en charisme, mais il n'a pas les épaules pour porter un grand film épique (son discours pour motiver les troupes avant la bataille est risible).

 

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Le seul qui surnage dans ce radeau médusé, c'est le jeune Will Poulter (découvert dans l'excellent Son of Ranbow) qui joue l'horripilant cousin Eustache, jouissif dans son interprétation, il est le poil à gratter bienvenu dans ce raz-de-marée de bons sentiments à la limite de l'overdose. Et la morale catholique lourdingue et redondante n'arrange rien. Reste de belles images et de beaux paysages dont l'immersion est accentuée par l'usage de la 3D. Seul le box-office dira si Disney se mordra les doigts d'avoir renoncé à la franchise Narnia, car qualitativement, la souris ne devrait avoir aucun regrets tant cet épisode est fade.

 

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 09:03

 

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La genèse de Machete remonte au dyptique Grindhouse de Tarantino et Rodriguez dans lequel figurait une fausse bande-annonce présentant un héros mexicain et bourru combattant l'injustice à la frontière américaine. Trois ans plus tard, cette idée s'est développé en un véritable long-métrage, au ton à mi-chemin entre la parodie et l'hommage nostalgique, dans lequel le réalisateur Robert Rodriguez s'amuse avec les codes des films d'exploitation. Machete est un spectacle assez jouissif, mené par Danny Trejo, une vraie gueule comme on en fait plus dont les qualités d'acteurs douteuses sont rattrapées par un charisme à toutes épreuves. Derrière lui, Jessica Alba interprète un agent d'immigration sexy qui fera équipe avec l'hombre pour déjouer un complot mêlant politique véreuse, cartel de drogues et immigration clandestine.

 

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On assiste à un défilé de guest-stars impressionnant dont le plus fameux reste un Steven Seagal ventripotent assez génial dans le rôle du méchant dealer. A ses côtés, on retrouve un Robert DeNiro cabotin dans une caricature de Georges W. Bush, une Lindsay Lohan faisant preuve d'une incroyable auto-dérision et l'ex flic de Miami, Don Johnson en chef de milice anti-clandestins. Michelle Rodriguez en version féminine du Che sort du lot. Côté mise en scène, on se retrouve face à une débauche d'hémoglobines et à des séquences hallucinantes (un saut en rappel accroché à des intestins), bien trouvées (le garde du corps qui démissionne en plein combat) mais le film pêche entres les scènes de bravoures et peine à combler ces moments un peu moins exaltants. Ce qui donne un rythme un peu mou. Enfin, le message politique sur les problèmes d'immigrations aux USA aurait gagné à être un tantinet plus discret. Mais il faut avouer, qu'il serait assez jouissif que des français puissent un jour réaliser ce genre de films sur les problèmes de notre pays, avec une telle vergogne.

 

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 10:00

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Après Le Secret de Brokeback Mountain, Anne Hathaway et Jake Gyllenhaal se retrouvent à l'écran dans Love & Autres Drogues, une comédie romantique et dramatique qui mêle habilement, la plupart du temps, les deux genres et offre surtout des performances exceptionnelles de la part des deux têtes d'affiches. Le réalisateur Edward Zwick, plus habitué aux épopées épiques telles que Le Dernier Samouraï ou au film d'action efficace (Blood Diamond), nous livre une romance sur fond de business pharmaceutique et émergence du Viagra. Jake Gyllenhaal incarne Jamie, un VRP séducteur pour qui tout réussit: véritable tombeur et expert en ventes, il est l'exemple type du self-made man qui énerve. Sa vie va se retrouver changer quand il tombe amoureux d'une jeune femme atteinte de Parkinson et qui a décidé de ne plus s'attacher et de vivre la vie au jour le jour.

 

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Dans ce rôle, Anne Hathaway qui aurait pu tomber dans le pathos et la caricature, délivre une interprétation tout en subtilité, intense par moment, qui devrait lui valoir une seconde nomination aux Oscars la saison prochaine. Jake Gyllenhaal offre également une performance remarquable dans ce rôle charmeur et touchant à la fois. L'alchimie entre les deux comédiens fonctionne à merveille et on croit vraiment à la relation entre leurs personnages. Surtout dans les scènes sensuelles où ils n'hésitent pas à tout tomber, ce qui ravira les fans de ces deux bombes sexuelles d'Hollywood. Leurs performances permettent d'oublier, un temps, les défauts du film. La balance entres drame et comédie est parfois mal maîtrisée, comme lors de la dernière demi-heure où le personnage de Jake se retrouve à l'hôpital avec une érection qui ne veut pas partir, alors que le film a définitivement pris une tournure plus tragique. Mauvais gag au mauvais moment. Le personnage du frère geek et grassouillet est vraiment trop lourd et le film aurait gagné à couper la majorité de ses scènes.

 

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Mais au final, Love & Autres Drogues est un film qui offre une incursion intéressante dans le monde de la vente pharmaceutique et tout le côté business glauque qui peut y règner (comment soudoyer des médecins avec des échantillons ou des femmes faciles), mais surtout des performances d'acteurs parmi les meilleures de l'année. Rien que pour le talent (et la plastique) de Jake et Anne, ce film vaut le détour.

 

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Dans les salles le 29 Décembre 2010

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